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Depuis le début de la campagne de la primaire PS, Martine Aubry le dit et le répète : « Elle est prête ». Ses équipes reprennent ce leitmotiv avec la main sur le cœur.
On ne parle pas de son programme, on ne parle pas de ses atouts, on ne parle pas de son passé, non, tout ce qu'on sait d'elle, c'est qu'elle est prête.
OK. Mais prête à quoi, en fait ?
Nous sommes bien sûr censés comprendre que Martine Aubry est prête à devenir Présidente de la République. Les choses vont bien mieux en le disant, on l'a souvent démontré, alors pourquoi s'arrêter après le mot "prête" ?
Sans doute parce que Martine Aubry n'est pas du tout prête à gouverner la France, qu'elle n'en a pas envie, qu'elle aime être maire de Lille, chef des Roses et opposante. C'est son droit et je trouve d'ailleurs que ses fonctions sont probablement aussi passionnantes et enrichissantes que celles d'un Président de la République. Pourquoi échanger une situation qui vous plait contre une qui vous rebute ?
Comme l'a révélé perfidement Dominique Strauss-Kahn lors de sa prestation sur TF1, il avait convenu avec Martine Aubry qu'il irait et pas elle. Après l'arrestation du favori à New-York, la Première secrétaire du PS s'est retrouvée propulsée candidate, mais l'envie ne lui a pas poussé malheureusement.
Martine Aubry est donc prête. Prête à être battue ?
[Copyright : Delphine Dumont - Tous droits réservés]
Photo : Pymouss - Wikimedia Commons
